La Revue Pharma a donné la parole à quelques-uns de nos aînés afin de capter les différentes opinions de ces derniers sur leur relation au personnel de pharmacie. Une parole libre, surprenante, positive, avec quelques bémols dans la mélodie.
« Je n’y vais jamais aux heures de pointe pour pouvoir discuter avec eux. Souvent, quand ils me voient arriver, ils m’installent une chaise. Ils me connaissent bien, ils savent que c’est l’heure du feuilleton. D’ailleurs, un samedi sur deux, j’apporte de bonnes crêpes sucrées pour toute l’équipe. Je prends soin d’eux comme ils prennent soin de moi ! »
Hélène, 77 ans, Finistère
« Mon pharmacien aime bien me vendre ce que j’appelle des sucreries, vous savez les vitamines en tout genre. C’est qu’à force, cela me coûte, tout ça. Mais je le comprends, il faut bien faire tourner la boutique. Et puis, il me délivre mes médicaments et, surtout, il est plus clair que mon médecin dans ses explications, c’est tout ce que je lui demande ! »
Paulo, 79 ans, Corse
« Je ne veux plus que mon auxiliaire de vie aille chercher mes médicaments. Aller chez ma pharmacienne est un moment que j’attends impatiemment chaque début de mois. Elle me connaît depuis presque 20 ans et je la sais très bienveillante à mon égard. Si j’étais plus en forme, j’irais plus régulièrement ! Pendant le Covid, son équipe est venue jusque chez moi me renouveler mes ordonnances, je n’ai rien eu à demander, ça m’a beaucoup touchée. »
Viviane, 85 ans, Ile-de-France
« Les pharmaciens, c’est comme les médecins, moins je les vois, mieux je me porte. Mais je reconnais que comme je suis allergique aux médecins, quand j’ai un souci, je suis bien content d’aller voir la pharmacienne. Elle est connue pour sa gentillesse dans le quartier. D’ailleurs, même si je n’y vais que rarement, elle se souvient de mon nom ; ça fait toujours plaisir de ne pas être un client anonyme comme au supermarché. »
Mensah, 66 ans, Landes
« C’est ma deuxième maison ! La pharmacie, c’est l’édifice de santé et du bien-être. J’y vais pour mon traitement antidiabétique, pour ma tension artérielle, pour mes rides, pour mes produits de douche, mes culottes anti-fuite, mon baume à lèvres. Je ne me sens pas jugée quoi que j’achète, et suis toujours assez bien conseillée. Même mon chien et mes deux chats y sont soignés et choyés. Je dis souvent que les pharmaciens ont réponse à tout, même s’ils n’ont pas encore trouvé le médicament pour la vie éternelle. »
Lucianise, 71 ans, Martinique
« Avant, mon pharmacien était proche de beaucoup de ses patients. Tous vous diront que c’était le pilier de la santé du village. Mais depuis qu’il a vendu, ça n’est plus pareil. C’est devenu une très grande pharmacie, moins confidentielle, plus de personnel, moins de proximité. Je le regrette. »
Gérard, 76 ans, Gard
« Je ne suis pas encore tout à fait senior puisque c’est officiellement à partir de 65 ans qu’on gagne ce titre ! Mais étant atteinte d’un lupus et d’une hypothyroïdie, je suis bien contente de savoir que je peux compter sur ma pharmacienne en cas de problème. Je dirais qu’elle est le mix parfait d’un psychologue, d’un nutritionniste, d’un urgentiste pour les petites broutilles, d’un dermato aussi. Chaque fois que j’y vais, elle prend des nouvelles de toute la famille, c’est très appréciable. C’est cette notion de polyfonction qui la définit. »
Rosanna, 62 ans, Gironde •
