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L’avenant 21 signé par la FSPF et l’USPO

Le 21e avenant est signé. Il traite du paiement à l’acte des bilan partagés de médication (BPM) et des entretiens pharmaceutiques, de l’accompagnement des patients sous anticancéreux oraux, ainsi que des mesures incitatives pour l’exercice coordonné.

L’avenant 21 à la convention nationale pharmaceutique a été signé entre l’UNCAM, la FSPF et l’USPO ce mercredi 29 juillet. La signature, initialement prévue il y a quelques semaines, a connu quelques contretemps. Les syndicats trouvant à redire quant aux délais de paiement des entretiens, ainsi que sur les différentes formes d’exercices coordonnés. Finalement signé par tous, « cet avenant est un grand progrès pour les patients et c’est une véritable évolution du métier de pharmacien comme coordinateur des soins autour des patients », a salué Philippe Besset, président de la FSPF.

Paiement à l’acte des entretiens

Promis l’année dernière par Nicolas Revel, à l’époque directeur général de la CNAM, le paiement à l’acte des entretiens AVK, AOD et asthme, ainsi que des BPM est désormais une réalité.

« Cet avenant conditionne le paiement des entretiens réalisé en 2019, c’était important de le signer », rappelle Philippe Besset. De son côté, Gilles Bonnefond, président de l’USPO affirme que le paiement à l’acte « va permettre aux pharmaciens de s’impliquer un peu plus dans les entretiens et les BPM ».

Entretiens AKO

Répondant à un véritable enjeu d’observance, les très attendus entretiens pour le suivi des patients sous anticancéreux oraux font aussi partie de ce 21e avenant. « Les entretiens AKO sont très attendus par les 500 000 patients pouvant en bénéficier », a assuré Gilles Bonnefond.

L’Assurance maladie a explicité leur mode de fonctionnement dans un communiqué de presse :

« L’accompagnement par le pharmacien des patients sous traitement anticancéreux oraux comprend plusieurs étapes :

  • L’analyse de tous les médicaments pris par le patient pour évaluer tout risque d’interaction médicamenteuse ;
  • Un entretien initial portant sur le recueil des informations générales relatives au patient, ses connaissances sur son traitement ainsi que les conditions de prise et le schéma thérapeutique ;  
  • Deux entretiens thématiques portant sur la vie quotidienne, les effets indésirables et l’appréciation de l’observance du patient.

Deux niveaux de rémunérations sont fixés, en fonction du profil des patients :

  • Pour les patients sous hormonothérapie ou traitements au long cours : 60 € la 1re année et 20 € les années suivantes ;
  • Pour les patients sous autres traitements anticancéreux : 80 € la 1re année et 30 € les années suivantes. »

Incitation à l’exercice coordonné

Comme pour les infirmiers et les médecins, l’Assurance maladie veut pousser les pharmaciens à l’exercice coordonné. D’abord par le moyen d’une Rosp dédiée, qui passera de 420 euros en 2020, à 820 euros en 2022. Mais aussi en soumettant dès 2022 la Rosp « qualité de service » à l’exercice coordonné. Cette Rosp prend en compte la télétransmission des feuilles de soins, la dématérialisation des pièces jointes et la mise à jour de la carte vitale, entre autres.

Cette dernière proposition avait braqué les syndicats. « Nous voulions la possibilité de créer l’exercice coordonné de manière plus simple. Le texte a été modifié pour que la coordination des soins entende aussi l’exercice coordonné autour du patient sans forcement adhérer à une CPTS ou une MSP », explique Philippe Besset. L’Assurance maladie a donc accepté une vision plus large de l’exercice coordonné, qu’il reste tout de même à définir d’ici 2022. Cela pourrait faire rentrer de facto dans l’exercice coordonné tous les pharmaciens travaillant avec d’autres professionnels de santé, sans forcément appartenir à une structure administrative particulière. « Si le pharmacien fait des entretiens, des BPM ou travaille avec un Ehpad par exemple, il sera considéré comme en exercice coordonné. Il peut aussi se faire avec un infirmier ou un autre professionnel de santé que le médecin », prévoit Gilles Bonnefond.

La profession unie

Fait notable, l’avenant 21 a été signé par les deux syndicats représentatifs de la profession. Leurs présidents, contactés par la Revue Pharma, se sont félicités de cette signature unitaire, « les pharmaciens en ont marre des divisions », a ajouté Philippe Besset.