Adomed webinaire
Adomed webinaire

Syndicats et représentants de la profession unis face à l’autorité de la concurrence

7 signataires pour une cause commune. Dans un communiqué publié aujourd’hui, les présidents de l’ANEPF, de l’APR, du CNGPO, de FEDERGY, de la FSPF, de l’UDGPO et de l’USPO unissent leurs forces contre l’Autorité de la concurrence qui publiera dans les prochaines semaines un rapport sur la distribution du médicament en ville. “Ses conclusions ne sont qu’un copié-collé de son précédent rapport publié en décembre 2013 et ont déjà été rejetées en 2014 : ouverture du capital, remise en question des règles d’installation des officines et destruction du monopole pharmaceutique.” dit le communiqué.

Selon les auteurs du texte envoyé aux rédactions ce matin du 1er avril,  l’Autorité de la concurrence persisterait dans l’objectif d’ouvrir le capital des officines. Tous craignent que cette mesure détruise le maillage officinal, remette en cause l’indépendance du pharmacien et soit responsable de la fermeture des officines de proximité. Les présidents sont fermes : “les pharmacies d’officine n’ont pas besoin de capitaux extérieurs pour exercer leur profession et les étudiants, comme les pharmaciens déjà installés, dénoncent avec fermeté une financiarisation inutile.”

Libéraliser la vente de médicaments en ligne

Parmi les autres mesures suggérées par l’Autorité, la libéralisation de la vente en ligne des médicaments, dans l’intérêt des grandes plateformes internet, considérées comme “championnes de l’optimisation fiscale et de la destruction d’emplois de proximité.” par les représentants des pharmaciens qui assurent qu’en France, “il n’y a pas de désert pharmaceutique et les difficultés d’accès aux médicaments n’existent pas. Cette proposition n’a donc aucun sens et ne présente aucun intérêt pour les patients.”

L’éternelle guerre des prix

L’Autorité de la concurrence souhaite également remettre en question le monopole officinal au nom de l’amélioration du pouvoir d’achat, une brèche dans laquelle la grande distribution compte bien s’engouffrer, comme le crie haut et fort son porte-parole officieux Michel-Édouard Leclerc, pour  développer une activité commerciale supplémentaire. Pourtant, les prix des médicaments conseils en France sont de très loin inférieurs à la moyenne européenne et le prix médian a encore diminué de 0,77% en 2018 (Source : Afipa). Pour solution, les syndicats et représentants de la profession proposent de “rétablir l’efficacité des structures d’achat des pharmacies d’officine (SRA, CAP), aujourd’hui entravées par les pratiques anticoncurrentielles de certains fournisseurs, serait une réponse bien mieux adaptée à l’amélioration du pouvoir d’achat.” Sur ce point, ils sont d’ailleurs soutenus par Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé qui a rappelé récemment que « le médicament n’est pas un produit de consommation et doit être dispensé dans le cadre d’un parcours de soins sécurisé par des pharmaciens d’officine ou hospitaliers, comme le prévoient les amendements portés par tous les groupes parlementaires dans le projet de loi Santé.”

En conclusion de ce communiqué, les signataires rappellent que “la pharmacie d’officine relève les défis du vieillissement de la population, de l’augmentation des pathologies chroniques, de la sortie hospitalière précoce et s’investit dans les politiques de prévention et de dépistage en cohérence avec les attentes des patients et du Plan « Ma Santé 2022 »“. Ils mettent par ailleurs en avant le succès de la vaccination contre la grippe à l’officine. Ils déplorent un décalage “saisissant” entre les parlementaires qui connaissent les spécificités des bassins de population et une instance “complètement hors sol.” Pour eux, la vision commerçante de la pharmacie, portée par l’Autorité de la concurrence, est étriquée et dogmatique et ses positions sont incompatibles avec les besoins de la population, mettent à mal les réflexions du Gouvernement pendant le grand débat national et aggravent les déséquilibres au détriment des territoires ruraux.