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Lévothyrox : le changement de formule affole

Depuis quelques semaines la fureur gronde sur les réseaux sociaux et dans les pharmacies. La nouvelle formule du lévothyrox, lancée en mars dernier, provoquerait des effets indésirables inédits chez certains patients. « Depuis quelques semaines, je me sens très mal : fatigue intense, mal de tête, prise de poids, constipation, mal à me lever le matin pour aller au travail et surtout vertiges ! Je tiens mal debout » nous écrit une lectrice. Une pétition en ligne, demandant le retour à l’ancienne formule, culmine même à plus de 26 000 signatures.

Le changement de formule, voulu par l’ANSM, partait pourtant d’une bonne intention. Et avait pour but de  « garantir une stabilité plus importante de la teneur en substance active (lévothyroxine) tout le long de la durée de conservation du médicament » explique l’Agence. L’excipient lactose a ainsi été remplacé par le mannitol, et voici la différence entre l’ancienne et la nouvelle formule :

ancienne formule : lactose, amidon de maïs, gélatine, croscarmellose de sodium, stéarate de magnésium

nouvelle formule : mannitol, amidon de maïs, gélatine, croscarmellose de sodium, stéarate de magnésium, acide citrique

Un manque d’information

Le mannitol serait-il alors le responsable de tous ces maux ? Les risques connus du mannitol sont simplement l’allergie et il peut entrainer des troubles digestifs et des diarrhées. Il est par ailleurs présent naturellement dans la laitue, les haricots ou encore les pêches. Donc schématiquement, si le patient mange des fruits et légumes sans urticaires, il n’est pas allergique au mannitol. Et la dose de TSH reste inchangée dans la formule. Le laboratoire Merck a d’ores et déjà annoncé qu’il ne reviendrait pas à l’ancienne version.

Alors que de nombreux patients s’inquiètent et que le sujet est de plus en plus médiatisé, mieux vaut donc les rassurer sur les risques de cet excipient. Par ailleurs, en cas d’effets indésirables soudains, un dosage de TSH pourra être effectué, 4 à 8 semaines après le début du nouveau traitement.

« Je n’étais même pas au courant que la formule avait changé, ni le médecin, ni la pharmacienne ne m’a prévenue, en me disant que ça avait changé et que ça pouvait avoir des effets secondaires. Personne ! » nous écrit toujours notre lectrice. On ne peut en effet que déplorer le manque de communication autour de la nouvelle formule, auprès des patients et même des professionnels de santé. D’autant plus que, au-delà de la formule, le code couleur sur les plaquettes de lévothyrox a changé, exposant à la confusion et à des erreurs de dosage. Il convient donc d’informer et de rassurer au plus vite les 3 millions de personnes qui prennent ce traitement.