En l’espace de 15 jours, le gouvernement a confirmé à deux reprises la mise en place d’un groupe de travail chargé de faire des propositions sur la rémunération de la répartition pharmaceutique.
L’enjeu est majeur puisqu’il s’agit de pérenniser l’économie d’un acteur clé de la chaîne du médicament, celui qui chaque jour approvisionne les 22 000 officines de pharmacies françaises. En garantissant l’accès des patients à leur traitement, il intervient de fait dans la vie quotidienne de tous nos concitoyens. La Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) a déclaré dans un communiqué “accueillir de manière très positive le lancement effectif de ce groupe de travail“.
La CSRP rappelle que la mise en place de ce groupe de travail, mais surtout les propositions auxquelles il aboutira, revêtent un caractère d’urgence majeur. La marge des grossistes répartiteurs s’est effondrée de plus de 125 millions d’euros depuis 2012 et cette situation va encore s’accentuer en 2017. Le PLFSS 2017, en effet, aura un impact négatif de 35 millions d’euros sur la marge des répartiteurs. Les mesures annoncées par le CEPS lors du comité de suivi des génériques du 1er décembre confirment déjà cette tendance sur le seul périmètre des médicaments génériques.
Les rapports de l’Autorité de la Concurrence de 2013 puis de l’Inspection Générale des Affaires Sociales de 2014 ont d’ores et déjà livré des analyses précises de la grande fragilité économique du secteur. Il faut désormais concevoir et mettre en œuvre les propositions qui permettront de préserver la capacité des répartiteurs à assurer leur mission de service public.
Selon la CSRP, “cette mission constitue la colonne vertébrale d’un système de distribution du médicament dont toutes les parties prenantes s’accordent à reconnaitre la fiabilité et l’efficacité. Sans ces missions de service public, les conditions d’approvisionnement des officines seraient profondément affectées : 30% des pharmacies ne seraient plus livrées et près d’un produit de santé sur deux ne serait plus distribué.”Pour Joaquim Fausto Ferreira, Président de la CSRP, « ce groupe de travail doit s’atteler à trouver des solutions concrètes de manière urgente. Nous souhaitons qu’il soit réuni avant la fin de l’année et qu’un calendrier précis soit défini pour la mise en œuvre effective des mesures dès le 1er semestre 2017. Nous sommes disponibles pour contribuer activement à ses travaux. Ses résultats conditionneront la capacité de la répartition pharmaceutique à assurer ses missions de service public ».
D’après un communiqué de la Chambre Syndicale de la répartition pharmaceutique, publié le 5 décembre 2016.