La broncho-pneumopathie chronique obstructive pourrait, selon l’OMS, devenir la troisième cause de mortalité dans le monde en 2030. Les années qui nous séparent de cette vision pessimiste ont tendance à tempérer l’angoisse qu’elle nous suscite. « On n’y est pas encore, on n’a le temps de voir venir ». Pourtant, le ver est déjà dans le fruit, l’iceberg déjà sur la désastreuse trajectoire de notre submersible navire. Car la BPCO est une maladie silencieuse, un tueur au sang froid évoluant la plupart du temps sous les radars. Sur les 3,5 millions de français affectés (autant que pour le diabète), deux tiers ne sont en effet pas diagnostiqués et neuf diagnostiqués sur dix s’ignoraient malades.
Des chiffres dramatiques que tout le monde gagnerait à voir baisser, à commencer par les pouvoirs publics, qui auraient là l’occasion d’épargner quelques-uns des 3,5 milliards d’euros et des 18 000 morts que la maladie engloutit chaque année. Pour cela, c’est sur les principaux concernés que doit être mis l’accent. D’abord auprès du grand public, en promouvant la prévention (le tabagisme est responsable de 85% des cas) et le dépistage (négligé et encore trop tardif), puis auprès des malheureux élus et de leur entourage, en les accompagnants à toutes les étapes pour leur rendre une autonomie et une qualité de vie qui furent jadis la leur. C’est en ce sens que travaillent des organismes tels que l’association BPCO, qui éclaire le grand public et ses représentants sur les ravages de la maladie, la start-up Care Labs, qui propose des chèques santé permettant de rembourser les soins et autres activités qui ne le sont généralement pas, ou encore le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim, qui vient, entre autres, de lancer le site www.vivreunnouveausouffle.fr pour aider les patients à améliorer leur qualité de vie.
