L’épidémie de cancers de la thyroïde observée ces vingt dernières années en France, ainsi que dans de nombreux pays développés, serait principalement due au surdiagnostic. Entre 1988 et 2007, selon l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 46 000 cancers de la thyroïde ont été recensés sur notre territoire, et parmi ces cas, certains sans risque, et non mortels. Publiée dans le New England Journal of Medicine, en partenariat avec le Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/IARC), une étude a démontré que ce surdiagnostic est imputable notamment à l’introduction de l’échographie dans le dépistage, un examen récent qui permet de diagnostiquer, parfois à tort, un cancer dangereux. Pire, selon cette même étude, ce surdiagnostic a entraîné dans la majorité des cas une ablation de la glande thyroïde ainsi que plusieurs traitements lourds, sans bénéfices pour des patients non condamnés.
Les chercheurs insistent donc sur l’importance des données de recherche préalables à l’annonce d’un diagnostic et sur la mise en valeur des outils de surveillance et de prévention afin d’éviter craintes et préjudices aux patients.