Alors que le gouvernement s’apprête à lancer une grande concertation citoyenne sur la vaccination à la rentrée, l’Ordre national des pharmaciens, qui dédie la 9ème édition de ses Cahiers à ce sujet, en rappelle les grandes lignes et les possibles perspectives pour l’exercice officinal.
La couverture vaccinale, bien que largement intégrée dans les mœurs, n’en demeure pas moins insuffisante, en particulier chez l’adulte. Ambiguïté du rapport bénéfice/risque de la démarche préventive, défiance à l’égard des laboratoires pharmaceutiques, désintérêt pour des maladies souvent éradiquées régionalement sont autant d’arguments qui plombent la voute céleste de ce Titan de l’arsenal thérapeutique. Un fardeau que l’Ordre des pharmaciens, à travers la voix de sa présidente Isabelle Adenot, entend bien faire supporter, sous certaines conditions, par son armée de pharmaciens d’officines.
Premier interlocuteur en matière de santé, le pharmacien pourrait ainsi profiter de sa position privilégiée auprès du public pour l’informer et le sensibiliser sur la problématique du vaccin (circuit, bénéfice/risques, recommandations) en sus d’une activité nouvelle de vaccination que l’Ordre souhaiterait encadrer réglementairement. Sous certaines conditions de formation continue, d’aménagement d’un espace privé et de limitation aux seuls adultes et rappels (la primo-vaccination devra toujours être réalisée par un médecin), le pharmacien d’officine se verrait de cette manière incomber un acte dont seuls les médecins, les infirmiers et les sages-femmes pouvaient revendiquer l’exclusivité.
Déjà répandue dans de nombreux pays du monde (Royaume-Uni, Etats-Unis, Irlande, Suisse, Portugal, Tunisie…), la vaccination officinale a plus que prouvé son efficacité puisque partout où elle est pratiquée, la couverture vaccinale s’est vue améliorée. Un motif d’espérance pour la profession qui jouirait de plus du DP-Vaccination, le nouvel outil de suivi des vaccinations de l’Ordre qui entrera en activité la rentrée prochaine et recensera tous les vaccins délivrés les 21 dernières années. Loin d’être une obligation, la vaccination officinale n’aurait d’autres enjeux que l’intérêt de la santé publique et serait réalisée de manière respectueuse et confraternelle.