VIH : Paris expérimente le dépistage gratuit et sans prescription en laboratoire

Paris sans sida : c’est possible ? C’est du moins l’objectif de l’association « Vers Paris Sans Sida » créée en 2016 et soutenue par la Mairie de Paris. La capitale souffre « d’une épidémie cachée de VIH » insiste Anne Souyris, adjointe à la Mairie de Paris, chargée de la santé et des relations avec l’AP-HP, lors d’une conférence de presse.

16% des nouvelles infections en France sont recensées à Paris, et 40% en Île-de-France. On compte ainsi deux à trois nouvelles infections par jour dans la capitale, la majorité touchant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), puis les personnes d’origine sub-saharienne.

En moyenne, il faut plus de 2 ans entre l’infection VIH et le dépistage chez les HSH, « d’où l’urgence du dépistage ! » insiste France Lert, présidente de l’association. Pour cette population à risque, la HAS recommande un dépistage tous les trois mois.

Un plan d’urgence à Paris

Face à l’échec du dépistage, la Mairie de Paris et Vers Paris Sans Sida ont décidé de lancer un plan d’urgence, avec une mesure phare : permettre à tous d’effecteur des tests de dépistage en laboratoire d’analyse biologique, gratuitement, sans rendez-vous ni prescription.

« C’est un nouveau dispositif pour favoriser le dépistage spontané » espère Pierre Albertini directeur général de la CPAM Paris. Des discussions ont été menées avec les syndicats de biologistes, enthousiastes à cette idée. Une fois le dépistage réalisé, l’objectif sera de replacer le patient dans un parcours de soin. Par rapport aux centres de dépistages anonymes et gratuits, les laboratoires sont facilement accessibles, ouverts plus longtemps, voire le samedi.

L’objectif est clair : que 200 à 300 000 dépistages soient réalisés en plus à Paris. Dans la capitale, 3600 personnes vivent avec le VIH sans le savoir. Nice expérimentera également le dépistage gratuit et sans prescription en laboratoire. Le dispositif devrait être mis en place début 2019, potentiellement à partir du deuxième trimestre.

Remobiliser les pharmaciens

En 2016, dans les 924 officines parisiennes, seuls 6000 autotests ont été vendus. Trop peu, selon l’association, qui mise de nouvelles communications auprès des pharmaciens. « Nous espérons remobiliser les pharmaciens sur la délivrance d’autotest et la sensibilisation du patient » indique Ève Plenel, directrice générale de Paris Sans Sida.

L’association œuvre également au renforcement des offres de santé sexuelle dans la capitale et à une communication ciblée en fonction des communautés (diasporas africaines, communautés gay…).