Paces, ce qui va changer

Suite à la loi Fioraso, certaines universités proposeront de nouveaux projets, pour la rentrée 2014 ou 2015, en complément ou remplacement de la Paces. Panorama

<p style="text-align: justify;">Depuis 2010, la première année des études de pharmacie a été fusionnée avec celles de médecine, odontologie, maïeutique et kinésithérapie, pour devenir la première année commune aux études de santé (Paces). Cette réforme, engagée pour diminuer le taux d’échec, créer des bases communes de formation aux professionnels de santé et réduire les coûts de ces premières années, fut à l’époque largement décriée par les associations étudiantes. Quatre ans après, force est de constater que le bilan est sans appel et que toutes les craintes se sont vérifiées. D’autre part, l’État ne s’est toujours pas préoccupé de l’évaluation de cette réforme.</p>
<p style="text-align: justify;">La démarche initiée par le gouvernement actuel est, quant à elle, singulière. Dès le printemps 2013, les ministères de tutelle (Santé et Enseignement supérieur) ont laissé entendre que les initiatives futures proviendraient désormais des universités. La loi pour l’enseignement supérieur, dite loi Fioraso, donne la possibilité aux universités de porter deux types de projet. D’une part, des projets à sélections plus précoces dans l’année, d’autre part, des projets augmentant les passerelles entrantes, dans le but de diversifier les profils d’étudiants. À ce jour, quatre projets portés par sept universités ont été validés. Les voici…</p>
<h3><ul style="text-align: justify;">
<li><strong>100 % licence à Angers</strong></li>
</ul></h3>
<p style="text-align: justify;">Dès la rentrée 2015, les étudiants ne connaîtront plus la Paces à Angers, car un projet 100 % licence santé y a vu le jour. Pour accéder à la deuxième année de pharmacie, la moitié du numerus clausus sera recrutée à la fin de la première année de licence en fonction des résultats académiques. Un quart y entrera suite à des « rattrapages », sous forme d’un mini-concours et le dernier quart proviendra des étudiants en deuxième année de licence qui, selon leurs résultats, intégreront la deuxième année de pharmacie en fin de premier semestre. Cette licence est construite sous forme de modules, un programme à la carte permettant d’accéder, en plus des filières de santé habituelles, aux métiers de la santé au sens large du terme, mais également de récupérer des licences de biologie ou de chimie.</p>
<h3><ul style="text-align: justify;">
<li><strong>Licence santé et Paces en parallèle à Rouen</strong></li>
</ul></h3>
<p style="text-align: justify;">Ici, une licence santé a été élaborée à côté d’une Paces classique. Elle doit permettre, dans un premier temps, d’accéder sur dossier aux deuxièmes années des études de santé universitaire et, dans un second temps, d’accéder aux autres métiers de la santé via certains masters. Cette licence, contingentée à 120 étudiants pour la première année de mise en place, à la rentrée 2014, recrutera tout d’abord 6 % du numerus clausus d’étudiants en L2 santé et 9 % en L3 santé, et permettra donc d’obtenir, à terme, un contingentement de 15 % d’étudiants en provenance de cette licence expérimentale.</p>
<h3><ul style="text-align: justify;">
<li><strong>Diversifier les profils à Saint Étienne et Paris V-VII-XIII</strong></li>
</ul></h3>
<p style="text-align: justify;">La Paces reste ici la principale voie d’accès aux études de santé. Le but est d’élargir le plus possible les champs de recrutement (via sélection sur dossier). Tous les titulaires d’une licence peuvent, théoriquement, postuler. Il sera demandé aux candidats de valider, en plus de leur formation d’origine, des modules complémentaires, permettant de s’assurer qu’ils ont les bases nécessaires. Ce mode de recrutement concernera un pourcentage variable en fonction des universités.</p>
<h3><ul style="text-align: justify;">
<li><strong>Passerelles à Strasbourg</strong></li>
</ul></h3>
<p style="text-align: justify;">Sur le même modèle que le précédent, le projet strasbourgeois limite l’accès aux étudiants de deuxième et troisième années des licences de sciences de la vie et de chimie. 25 % du numerus clausus des étudiants en pharmacie pourront être recrutés via cette sélection sur dossier. Ces étudiants pourront suivre les cours de la Paces via les plates-formes audio-vidéocours préexistantes. Dans toutes ces expérimentations, les pourcentages évoqués sont des maximums laissant une marge de manœuvre aux porteurs de projets, et doivent par ailleurs laisser la possibilité à tous de tenter par deux fois l’accessibilité aux filières de santé. De leur côté, les autres universités de France peuvent, si elles en font la demande, par le biais d’un dépôt de projet au ministère, se raccrocher à l’un des modèles existants ou en proposer un autre dans le cadre de la loi Fioraso. Plusieurs questions peuvent se poser. Un lycéen ne voulant pas entrer dans une université porteuse d’une expérimentation pourra-t-il s’inscrire dans une autre académie ? L’égalité des chances est-elle encore présente alors que les modalités d’entrée peuvent varier sur tout le territoire ? Ces expérimentations sont vouées à être évaluées sur les cinq prochaines années. À moins que les aléas politiques n’en aient raison avant…</p>
<p class="article-auteur" style="text-align: justify;"></p>