Maintien à domicile : ergonomie de la salle de bain

L’avancée en âge ou la survenue d’un handicap nécessitent certaines adaptations dans la salle de bain, pour conserver l’autonomie le plus longtemps possible.

Accès à la douche et à la baignoire, position debout à maintenir et mouvements à réaliser pour la toilette, déplacements, etc. Pour une personne âgée ou à mobilité réduite, la salle de bain est une pièce à contraintes et à risques, à la fois de chute et d’inconfort. Quelques recommandations et conseils en équipements permettront de faciliter et sécuriser l’accès à cette pièce, et donc de rassurer.
Petits équipements pratiques et faciles à mettre en place

Ils permettent, à moindre frais, d’apporter confort et sécurité à la salle de bain et aux WC.

>Pour sécuriser les déplacements, aider à maintenir l’équilibre et à se relever

• Les barres de maintien ou d’appui sont une aide précieuse pour la sécurité, d’autant plus lorsque la mobilité est peu assurée, l’équilibre incertain et qu’il est nécessaire d’effectuer des transferts depuis un fauteuil roulant. Elles sont des points stables d’appui et d’accroche pour réaliser un demi-tour, pour s’asseoir ou se relever.
Elles se posent principalement dans la douche, au-dessus de la baignoire et du lavabo, à côté des toilettes.
Il en existe de différentes formes, matières, tailles, cannelées (pour une meilleure tenue de la barre) ou non. Lorsqu’elle est droite, la barre sert à faciliter l’entrée et la sortie de la baignoire et à se tenir dans la douche. Elle se pose à la verticale, à hauteur du coude. La forme coudée permet de poser l’avant-bras dessus, de gagner en stabilité, d’accompagner le mouvement, de se relever de la baignoire ou des WC (la barre la plus courante est celle à 135°). Le modèle rabattable, quant à lui, est principalement destiné aux toilettes. Installé d’un seul côté ou des deux, il aide à se relever plus aisément et se fait discret en cas de non utilisation. Certaines barres se présentent avec un pied ou une colonne et peuvent se fixer au sol (pratique si le mur ne permet pas la pose d’une barre murale).
La barre peut être à fixer ou à ventouses. La seconde s’adapte aux surfaces lisses et non poreuses comme le carrelage. Elle constitue une alternative s’il n’est pas possible de percer le mur. Elle est, en outre, pratique en cas d’utilisation occasionnelle ou pour partir en vacances.

Conditions pour son installation : elle doit être efficace, tenir sur la durée et offrir un maintien entièrement sûr.

>Pour entrer et sortir de la baignoire, se laver en position assise, limiter la fatigue

• Toilette dans le bain
Quelques petites adaptations sont nécessaires pour rendre le bain le plus accessible et agréable possible, pour les personnes qui souhaitent continuer à en prendre. Si lever les jambes est encore assez facile, équiper la baignoire d’un marchepied antidérapant suffit pour aider à enjamber le rebord. Certains modèles se placent simplement au pied de la baignoire, d’autres se fixent sur les rebords et présentent une poignée de montée. Associé à une barre d’appui, le marchepied assure sécurité et confort au bain. Selon leur degré d’autonomie, certaines personnes peuvent nécessiter du matériel supplémentaire.
Un tabouret de bain avec pieds à ventouses, qui se pose au fond de la baignoire, va aider à la toilette en position assise. Des modèles plus techniques ont été conçus pour entrer et sortir du bain sans trop d’efforts. Il s’agit du siège suspendu, de la planche de bain (munie, pour certaines, de poignées et d’un plateau rotatif), du siège pivotant (la personne s’assied et pivote audessus de la baignoire), qui se positionnent sur les rebords de la baignoire. Le banc de transfert, muni de pieds, possède une partie de son assise à l’extérieur de la baignoire, permettant ainsi à la personne de s’asseoir les jambes à l’extérieur puis d’être amenée dans le bain. Ce banc peut être coulissant pour réduire encore les efforts. Plus sophistiqué : le siège élévateur, automatique et télécommandé, qui aide à descendre et remonter. Pourvu de poignée et combiné à une barre d’appui murale verticale, le siège ou planche de bain constitue un équipement très pratique. La présence d’une assise rembourrée, d’un dossier et d’accoudoirs apporte un gain de stabilité et de confort.

• Toilette dans la douche
L’installation d’un siège a pour objectif de contrer les pertes d’équilibre et les risques de chute afin de combiner sécurité et plaisir de la douche. Le choix peut se porter sur un siège amovible ou à fixer au mur ou à la cabine. Vous pouvez ainsi conseiller un tabouret ou chaise de douche avec pieds antidérapants et réglables en hauteur, pliable ou non, avec poignée, dossier et accoudoirs (pour éviter les efforts inutiles et moins fatiguer le dos) ou sans ; une assise pivotante permet de faciliter le transfert. Ou recommander un siège de douche mural rabattable, qui a l’avantage d’être bien stable (d’autant plus s’il est muni de pieds), de gagner de la place, d’être toujours à disposition. Autre avantage : il ne gêne pas l’utilisation de la douche par les autres membres de la famille. Une découpe en U permet de faciliter la toilette intime. Par ailleurs, si le handicap le nécessite, vous pouvez proposer une chaise à roulettes pour entrer et sortir de la douche très facilement (à condition que celle-ci soit de plain-pied).
La douche sans rebord ni marche, lorsqu’elle est équipée de barres d’appui et d’un siège, offre une bonne autonomie.

• Toilette au lavabo
En plus de barre(s) d’appui placée(s) au-dessus du lavabo, vous pouvez conseiller de placer un siège avec accoudoirs pour économiser les forces.

> Pour éviter les éclaboussures et les glissades

Les glissades étant les premières causes de chute dans la salle de bain, il est essentiel d’y placer des antidérapants. Ce peut être un revêtement antidérapant et étanche, ou un tapis avec ventouses antidérapantes en sortie de douche ou bain, ou bien encore des bandes antidérapantes autocollantes à poser au sol. Des fonds de baignoire ou de douche antidérapants (tapis, films, bandes autocollantes, etc.) sont également indispensables. L’installation d’un pare-douche (y compris autour de la baignoire) permet, par ailleurs, d’éviter les éclaboussures sur le sol.

> Pour limiter les efforts aux WC, se relever plus facilement

• Le rehausseur : Utile pour éviter de trop se baisser, avec ou sans accoudoirs intégrés, qui augmente la hauteur de la cuvette. Certains modèles se posent simplement sur l’assise à l’aide de fixations latérales, d’autres se présentent sous forme d’un nouveau couvercle de WC plus épais. Fabriqué en matériau souple, il est confortable et amortit les chocs.
• Le siège élévateur : plus onéreux mais très efficace avec système électrique (cadre et planche se relèvent et s’abaissent au moyen d’une télécommande). Pour faciliter au maximum le passage de la position assise à debout, l’équipement peut être complété d’une barre coudée ou rabattable à fixer au mur.
• Le cadre de WC (sorte de déambulateur fixe à deux ou quatre pieds), à placer autour et réglable en hauteur, permet quant à lui de disposer de points d’appui stables de chaque côté (deux accoudoirs de part et d’autre de la cuvette permettent de se tenir lors de l’assise et de s’appuyer lors du lever). Certains modèles intègrent une assise. Sinon, le cadre peut s’utiliser avec un rehausseur.
Rénovation complète pour améliorer le confort et la sécurité

Lorsque des travaux d’aménagement sont possibles, il est conseillé de remplacer la baignoire par une douche adaptée.
À préférer : une douche à l’italienne ou de plain-pied (bac extraplat, sans rebord ni marche), qui a l’avantage d’être pratique et très accessible aussi bien pour une personne qui a des difficultés à se déplacer que pour une personne en fauteuil roulant. En cas de mobilité réduite, orientez également vers un lavabo ergonomique (peu profond, découpe près du corps, etc.) et suspendu pour permettre le passage d’un fauteuil (hauteur libre minimum : environ 70 cm). Du côté de la robinetterie, le mitigeur avec thermostat intégré est préconisé. Manipulable d’une main, il est pratique et limite les risques de brûlure. Pour le revêtement, un carrelage antiglisse spécial salle de bain peut être posé. Par ailleurs, pour l’accessibilité du lieu, la porte d’entrée dans la salle de bain ou les WC doit s’ouvrir vers l’extérieur. Autre possibilité : remplacer la porte classique par une porte coulissante à galandage, plus pratique pour le déplacement d’un fauteuil roulant et/ou d’un déambulateur et plus maniable. Pour un meilleur confort dans ces lieux, un cercle de giration d’1,50 m minimum doit, en outre, être respecté.

Espace dégagé, fonctionnel et bien éclairé

Sol en mauvais état, espace encombré et non fonctionnel, éclairage insuffisant, autant de risques de chute. Des mesures simples peuvent prévenir les problèmes :
→ pas d’encombrement de la salle de bain ni des WC avec de multiples objets,
→ éléments de rangement facilement visibles, accessibles et utilisables,
→ stabilité et hauteur adaptée pour les points d’appui : barres, rampes, mobilier comme le lavabo, lave-mains suspendu, sèche-serviettes, etc.
→ solidité et ergonomie des poignées de portes et de meubles,
→ protections souples et arrondies pour les angles de murs ou les coins de meubles,
→ bon entretien des revêtements de sol (les carreaux du carrelage ne doivent pas se desceller),
→ puissance des ampoules : 75 ou 100 watts de préférence ou puissance LED équivalente,
→ interrupteurs accessibles, facilement manipulables et visibles (par des pastilles fluorescentes, par exemple),
→ systèmes d’éclairage automatique pour la nuit (par détection du mouvement),
→ dégagement des lieux de passages, du lit aux WC, des WC à la salle de bain…

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